L’histoire du Souk commence par la rencontre de Salim, peintre révolutionnaire d’une générosité vraie, habitant une petite bourgade au sud de Rabat. Un homme libre, entièrement accessible, un exemple d’intégrité qui s’exprime très durement à travers ses toiles. D’origine Andalouse, il connait une grande partie de l’histoire du Maroc et ses mécanismes de fonctionnement. Cette connaissance pointue est devenue sa force, elle est la base de son travail comme l’indique la critique Marie Redonnet « C’est à ces femmes aux traits négroïdes, outrageusement fardées, au regard pathétique et vibrant, reines de la nuit, à ces hommes allumés et paumés, que revient la couronne, royauté secrète des humbles et des exclus, pied de nez insolent et souverain de l’artiste libre, sauvagement hachurés et colorés, de profil, asymétriques, noyés dans l’ombre ou la couleur crue, sortis d’un torse tordu et maigre, ces portraits de Salim Mouline, volontairement maladroits et burlesques, nous remettent en question, nous forcent à regarder autrement, à nous débarrasser des fausses images qui nous habitent, ils réinventent une beauté, un amour. »
C’est donc Salim, personnage solidement attaché aux origines socio-culturelles marocaines, qui insista pour nous faire visiter un véritable Souk populaire. Encore une aventure inoubliable. Le Souk est un endroit dans lequel tous les sens sont mit en éveil; les odeurs, le bruit, les couleurs: un véritable concentré de vie éphémère, dans lequel tout se vend et tout s’achète, il suffit de fouiller, de demander, de discuter, de négocier…
Le Souk est un endroit tellement original qu’il est possible de consommer ses achats sur place. Par exemple, on peut acheter de la viande chez le boucher, lui demander de la découper en morceaux, marcher un peu plus loin, donner les pièces de viande à un mec qui tient un barbecue, puis lui demander de vous cuir ce que vous voulez, légumes compris. Il suffit de s’armer d’un peu de patience et – voilà! , il vous sert le tout avec du pain et même du thé. Un repas frais, fait sur place, avec des produits locaux, pas d’intermédiaire, aucune industrie, du boucher au cuisinier au consommateur.
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